Sculptée en ronde-bosse, polychromée et dorée
Provenance :
- Collection privée Toscane (Italie) depuis les années ’80
- Collection privée Paris (France) depuis les années ’60
Beau visage aux traits fins avec yeux en amande aux paupières supérieures finement ourlées, long nez droit, bouche aux lèvres fines avec la supérieure proéminente; petit menton rond, cou fort.
Le visage légèrement incliné et les yeux baissés vers la droite, cette élégante tête de Vierge arbore une couronne à fleurons sertie de pierres précieuses posée sur un voile court recouvrant en partie la chevelure ondulée.
L’inclinaison de la tête indique que la Vierge portait dans ses bras l’Enfant dont il croisait le regarde.
La qualité de l’execution, les traits finement dessinés dénotent chez l’imagier une sureté de main peu commune.
La découpe en « écu » du visage encadrée par une chevelure ondulée et les yeux en amande sont des traits caractéristiques des Vierges lorraines de la première moitié du XIV siècle. Les artistes du nord-est de la France reprennent le type élaboré en Ile-de-France et y ajoutent des spécificités locales comme par exemple la presence du voile court, le visage aplati et expressif, le cou fort et l’attitude songeuse et grave.
On peut rapprocher cette sculpture d’une Vierge à l’Enfant réalisée en lorraine durant la premier moitié du XIV siècle, conservée au Metropolitan Museum de New York.
La tête de Vierge fragmentaire exposée au Musée du Louvre, bien que frontale, présente des affinités évidentes avec notre tête : la couronne ornée de cabochons et se terminant en fleurons retient un voile court dont les plies aplaties encadrent une chevelure aux mèches fortement ondulée. La forme du visage, légèrement triangulaire, et le cou prononcé semblent aussi rapprocher les deux oeuvres.
Cette tête de Vierge est remarquable par la conservation de sa polychromie d’origine, avec son rose soutenu aux joue rougissantes et sa chevelure dorée, ainsi que par la qualité de l’execution et la suavité des traits.
Bibliographie :
- M. Aubert, Description raisonnée des sculptures du Moyen Âge, de la Renaissance et temps Modernes, T. I, Musée du Louvre, Paris, 1950 ;
- F. Baron, Sculpture Française, I. Moyen Âge, cat. exp. Musée du Louvre, Paris, 1996, pp. 131-132 ;
- J. Boccador, E. Bresset, Statuaire médiévale de collection, T.II, Paris, 1972
- J. A. Schmoll gen. Eisenwerth, Die Lothringische Skulptur des 14. Jahrhunderts, Petersberg, 2005, cat. 133, 141 et 164.
- Forsyth William H, Medieval Statues of the Virgin in Lorraine Related oil type to the Saint-Dié Virgin. « Metropolitan Museum of Art Studies 5, no. 2 (September 1936)
- D. Gaborit-Chopin, L’Art au Temps des Rois Maudits, Paris, 1998, p. 122
- Middeldorf Ulrich, Sculptures from the Samuel H. Kress Collection: European schools, XIV-XIX century. London: Phaidon Press, 1976 p. 88
- Wixom William D., « A Gothic Madonna from Lorraine » The bulletin of the Cleveland Museum of Art 61, no. 10 (December 1974)